L'aube révèle les limites de l'obscurité - Journal de David

samedi, 28 janvier 2023 10:08

Une reEvolution pour les booklegs en 2023

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Le bookleg est né en novembre 2004, dans la foulée des toutes premières lectures performées voix-musique-chansons d’Antonio Bertoli et Marco Parente.
Cela fera donc 19 ans en 2023 et en perspective 20 ans en 2024 pour le 200e de la série principale des livrets de performance et poésie.
Entre-temps la collection principale en arrive aujourd’hui à son #185 et la sous-collection Bruxelles se conte à son #112. Si on y rajoute la sous-collection événementielle « Daba Maroc » (18) et quelques hors-série (5) nous en sommes aujourd’hui à bien 320 parutions dans ce format qui constituent plus de la moitié du catalogue général de maelstrÖm reEvolution.

Le bookleg, à l’instar du #0 « Cuore distillato » d’Antonio Bertoli et Marco Parente, a été conçu comme un livret de poésie/performance (au même titre que le livret d’opéra ou de théâtre) pour poursuivre avec la lectrice et le lecteur l’action même du poème dit à voix haute lors d’une lecture publique (devant 2 ou 200 personnes) ou d’une performance.
Dans le chef de Dante Bertoni qui l’a inventé, le bookleg est donc de l’ordre de la trace, du médium, du symbole.
Dante Bertoni est à 100% DAvid giannoNI, à 100% ANTonio BERTOli et à 100% Dante Bertoni. Une transpersonne.

Jamais le bookleg n’a été conçu comme un « objet de librairie », non pas que nous n’aimions pas les librairies, que du contraire (nous étions et sommes libraires nous-mêmes) mais comme un « acte poétique », un objet vivant qui se devait d’être nomade et saltimbanque tout comme l’artiste qui le porte.
C’est aussi l’intention de rendre la poésie plus vivante d’abord dans le chef du poète et de la poétesse, puis pour l’audilectorat potentiel.
Il est conçu aussi comme l’occasion de mettre le pied à l’étrier pour des poète.sse.s débutant.es. Mais pour réaliser cela des « anciens » ont tenu à montrer l’exemple en désirant ardemment « faire un bookleg » d’emblée. Le #1 sera « Solo de Amor » d’Alejandro Jodorowsky et le #2 « Démocratie totalitaire » de Lawrence Ferlinghetti.
Beaucoup d’autrices et d’auteurs ont démarré avec un bookleg. Certain.e.s d’entre elles / eux y reviennent avec régularité : Laurence Vielle en est sans doute l’une des plus belles ambassadrices, portant souvent d’ailleurs en lecture publique d’autres booklegs que les siens.

Le prix fixé à 3 euros en 2004 n’a pas bougé. Que le bookleg fasse 24 pages ou bien 48 ou 56, le prix est le même. Le « prix unique » véritable.
« Comment faites-vous pour les vendre à 3 euros aujourd’hui ? » nous demande-t-on depuis 2004? Et avec de plus en plus d’insistance depuis l’accumulation des crises diverses des circuits du papier et de l’énergie depuis 2020…

Le secret est bien gardé...
Mais nous en dévoilons une partie ici dans ce texte.

Ce modèle poétique et économique réévolutionnaire ne peut tenir que si les auteurs et autrices deviennent le principal véhicule de la circulation du bookleg.
Cela a été pensé ainsi dès le début et cela restera ainsi.
Certes des librairies ont vite désiré vendre des booklegs et nous ne y sommes jamais opposés. Mais là n’est pas l’essentiel de sa vie et de sa circulation. En librairie le bookleg ne rapporte économiquement rien à personne : entre 30 et 40% au libraire, entre 30 et 20% au diffuseur-distributeur, 5% à l’auteurice et donc 35% à l’éditeur maelstrÖm reEvolution. Avec ces 35% l’éditeur doit donc tout faire, y compris l’impression.

En vente directe par l’artiste, lors d’une soirée à la maison ou lors d’un festival ou d’un concert, sur un marché, à la Librairie maelstrÖm, par contre, la répartition est tout autre : l’auteur conserve 33,33% de droits sur les ventes (1 euro) le reste allant à l’éditeur : 1 euro pour l’impression et 1 euro à réinjecter dans la fabrication d’autres booklegs. Les plus vendeurs, donc, deviennent les premiers financeurs de ceux qui se vendent le moins.

Avec la crise approfondie et durable des coûts du papier en 2022 et qui va se prolonger en 2023 ainsi qu’avec la crise dite énergétique l’exercice devient, disons, très hard core punk rock’n roll, si vous voyez ce que je veux dire.

Après une analyse de la situation au plus près des coûts et des gains économiques et poétiques, nous venons de prendre une décision forte et belle : nous décidons de tenter le coup et de conserver le prix de vente publique des booklegs à 3 euros en 2023, alors que tout nous inciterait à les augmenter à 4 voire 5 euros.

Nous voulons faire le pari sur l’énergie que nos autriceurs et lectriceurs voudront bien mettre pour nous aider à poursuivre cela de cette façon. Et donc en achetant et en offrant à tour de bras de plus en plus de booklegs ! En invitant chez vous de plus en plus de booklegger.euse.s à venir dire leurs textes et les vendre ! À inciter des enseignantes et des enseignants à les faire circuler dans les écoles…

Et pour celles et ceux qui en ont l’envie et la possibilité en nous soutenant directement via des dons.
Une cagnotte spéciale « Don pour la reEvolution des Booklegs » est donc lancée.*
Un don même tout petit (5 ou 10 euros par mois par ex) mais régulier nous sera tout aussi utile qu’un gros don.

À présent je me limite à vous inviter à découvrir et re-découvrir cette immense richesse que constituent les catalogues des booklegs et vous remercie pour votre attention.

Hasta la vista que puede ser una Victoria
Dante Bertoni
28.01.23

• Les booklegs collection générique ICI
• Booklegs Bruxelles se conte ICI
• Booklegs Daba Maroc ICI
Autres Booklegs ICI

*Toutes les modalités pour vos DONS sur notre site internet ICI

 
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David

David

Né à Nice le 5 août 1968, à 4h30 du matin. C’était un lundi. Autant dire qu’il fallait de suite se mettre au boulot… Convaincu d’être français jusqu’à ses 15 ans, il se découvre italien le jour où il déménage à Rome avec sa famille. C’est là qu’il découvre la littérature, l’art, la poésie. Il s’installe à Bruxelles en 1987 et fonde en 1989 le projet « maelstrÖm », un projet multi-artistique et multimédia.
Directeur de la revue et de la collection maelstrÖm avant qu’elles ne se transforment en maison d’édition, scénariste (« Polders » réal. Claudio Serughetti – Arte/Rtbf), cofondateur du réseau réévolution poétique avec Lawrence Ferlinghetti, Alejandro Jodorowsky et Antonio Bertoli, il a longtemps travaillé dans le secteur « sans-abri » à Bruxelles, comme éducateur de nuit et comme responsable du projet « Espaces de parole pour sans-abri ».
En 2007 il crée, avec le poète et éditeur Antonio Bertoli, le fiEstival, festival international de poésie à Bruxelles et devient directeur de la Maison de la Poésie d’Amay (Belgique) et des éditions L’Arbre à paroles. En décembre 2010 il ouvre à Bruxelles la Librairie maelstrÖm 4 1 4.
Il est également poète, peintre, performer et thérapeute. Il a publié des scénarios de BD (« La Face cachée de la ville », 3 vol.), de la poésie (« Œil ouvert œil fermé », « La foi, la connaissance et le souvenir », « L’indien de Breizh ») ainsi qu’un livre de contes (« Contes de Nod »), tous publiés chez maelstrÖm reEvolution. Son livre le plus récent est Il faut savoir son chant, 108 poécontes, 2022.

 

 
Maelström asbl
 
118 rue de la Station de Woluwé 1200 Bruxelles (Belgique)
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