L’oralité s’oralise ;/l’oralité s’oralise à tout bout de champ,
lexical/dans la grande fête foraine, féerique,
fantastique circularité de l’oralité roulante partout ;/par tour,
festivité de l’organique ;/l’oralité gorge les tempes de lentes ritournelles serinées,
mêmes sons sans cesse recommencés, lancinants,/amplifiant tout sur son passage,
amplifiant ce que le livre tente de crier,/mais le livre mue, mute,
muet, méthodique,/orthotoniquement flexible,
le livre est le témoin muet,/Mute Witness,
“Liber” sécrétant,/«Mutus liber», archaïque,
atteint d’un trouble de l’oralité,/et sans peur du ridicule,
en détournant Mallarmé,/dire que la sève est triste,
hélas et que j’ai tu tous les livres…
Pour ce premier bookleg, une très belle pérégrination à la fois dans la poésie sonore et dans l’ambiance silencieuse, presque muette des bibliothèques, ces lieux où seuls les livres parlent.